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Vicente Blasco Ibañez 150 ans après sa naissance

 

Vicente Blasco Ibáñez est né le 29 janvier 1867 à Valence en Espagne d’une famille de commerçants aisés. En cette période, Valence est déjà la capitale du Levant (le Cid la reconquit en 1094) : une ville riche, dynamique, ouverte et progressiste. Blasco Ibáñez y fit ses études secondaires avant de poursuivre brillamment un cursus d’avocat. Riche des récits de la première république espagnole comme de la lecture de penseurs français majeurs, Blasco Ibáñez se tourna très tôt vers l’amour de la liberté, la défense des plus démunis et les idées républicaines auxquelles il resta fidèle jusqu’à sa mort. Devenu journaliste et écrivain par choix et engagement, Blasco Ibáñez fonda pas moins de sept journaux dont le célèbre “El Pueblo” (le Peuple) de Valence en même temps qu’un mouvement politique qui devint un parti républicain ; il fut l’auteur de trente-deux romans, de différents récits historiques ou de voyages, de nouvelles, de contes, d’articles de Presse et fut élu six fois député aux Cortes de Madrid (l’équivalent de l’Assemblée Nationale) ; il se battit en duel à deux reprises contre des monarchistes, fut blessé, et faillit mourir dans un attentat. L’écrivain fit également plus de six ans de prison en Espagne pour délits politiques et fut condamné à quatorze ans de bagne dont il ne fit que quelques mois. Vu l’étendue de son œuvre qualifiée de naturaliste, Blasco Ibáñez fut en lice pour l’obtention du Prix Nobel de littérature, mais il s’est soustrait du processus de désignation pour ne pas faire briller une Espagne monarchiste et dictatoriale. Il obtint et accepta cependant avec dignité la Légion d’Honneur.

Blasco Ibáñez fut une personnalité passionnée, d’une grande modernité, douée d’une véritable empathie pour autrui et dont l’ouverture sur le vaste monde n’a d’égal que son engagement dans le cinéma naissant dans lequel il voyait une opportunité unique d’écrire une nouvelle forme de roman. C’est pour cette raison qu’il porta à l’écran ses romans les plus connus : des « Quatre cavaliers de l’Apocalypse » en passant par « Mare Nostrum » et « Arènes Sanglantes ». Découvreur infatigable, Blasco Ibáñez entreprit de nombreux voyages en Europe et en Amérique Latine, plus particulièrement en Argentine où il créa les deux colonies de peuplement : « Cervantes » en Patagonie et « Nueva Valencia » à Corrientes où il ambitionna d’aider les paysans pauvres de Valence en les faisant émigrer. Blasco Ibáñez fut également l’ami d’écrivains, d’artistes et de politiciens du monde entier avec lesquels il entretenait une correspondance suivie : Benito Perez Galdos, Paul Doumer, Rudyard Kipling, Édouard Henriot, Emile Zola, d'Annunzio, Léon Blum, le cinéaste Rex Ingram, le poète roumain Panait Istrati, des peintres dont Sorolla, Elvire Popesco, Greta Garbo, Antonio Moreno et Rudolf Valentino qu’il découvrit avant de le lancer au cinéma.

Quand le roman « Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse » connut un retentissement mondial, Blasco Ibáñez fut reçu triomphalement au Congrès et reçut le titre de Docteur Honoris Causa de l'Université de Washington (1921). À son retour, il séjourna sur la Côte d’Azur pour raisons de santé avec Elena Ortuzar qu’il rencontra à la quarantaine : marié et père de quatre enfants, son mariage s’était abîmé dans les séjours en prison, les périodes d’exil, les voyages et les multiples aventures amoureuses. Ami avec le maire de Menton, M. François Fontana, Blasco Ibáñez acheta aux enchères, sur les conseils de ce dernier, la propriété « Fontana Rosa » dans la baie de Garavan, pour en faire le « jardin des romanciers » : luxuriant, ponctué de fontaines et de statues des grands écrivains que Blasco Ibáñez admirait dont le monument dédié à Cervantès et Don Quichotte. La propriété « Fontana Rosa » fut le port d’attache définitif de Blasco Ibáñez qui trouva tout de même le temps de faire un tour du monde en bateau sur le "Franconia". « Fontana Rosa » apportait la paix à l’impétueux Blasco Ibáñez qui y reçut nombre d’artistes avant sa mort intervenue le 28 janvier 1928 au retour d’un hommage vibrant qu’il rendit à Victor Hugo à Paris. Blasco Ibáñez souhaitait que « Fontana Rosa » devienne un centre d’accueil pour des écrivains et artistes de passage pour que ces derniers puissent venir y créer. Les cendres de Blasco Ibáñez furent transférées à Valence en Espagne en 1933 conformément à sa volonté de retourner un jour dans sa terre natale redevenue républicaine. À Menton, nombre de familles ont gardé le souvenir de Vicente Blasco Ibáñez et on ne compte plus les témoignages d’anciens « jeunes Mentonnais » qui ont pénétré à « Fontana Rosa » avant sa restauration pour y vivre des moments fantastiques.  La force de l’esprit de l’écrivain semble encore s’y promener…

Patrick Estève

Président du Cercle Blasco Ibáñez

 

Vicente Blasco Ibañez à Mentan

Vicente Blasco Ibáñez è naishù ou 29 de genarou 1867 à València (Spagna) d’una familha de commerchante. Blasco Ibáñez fa de studi pèr esse avoucatou. Rique du scriche da prima repùblica spagnola e da letura de sritoù francese, Blasco Ibáñez se gira vitou vers l’amoù da libertà, da défesa du pu paure e de idée republicane de quale servera tout a soua vita.

Arribà ent’ou païs-noaish, deventa vitou r’amig dou mera de Mentan, François Fontana, Blasco Ibáñez cata una béla prouprietà « Fontana Rosa » à Garavan, pèr fa n’en ou « jarden du romancìe » : piante, fouante, stàtue de pu grane scritoù. Blasco Ibáñez s’encasa ent’a soua « Fontana Rosa » mà trova ou temp de viajà e fa ou virou dou moundou susa ou Franconia. « Fontana Rosa » pouarta un poc de paz à r’empetuous Blasco Ibáñez que recheve pran d’artiste avanch de mourì ou 28 de genarou 1928 de retorn d’un bel’ oumage qu’a rendù à Victor Hugo à Paris.

Blasco Ibáñez desirava que « Fontana Rosa » deventessa un lueg d’encontrou pèr u scitoù e artiste de passage n’ou païs. E cenre de Blasco Ibáñez san stache trasferàie à València en Spagna en 1933 counfourmament à soua voulountà de retornà un jorn ent’a soua terra materna redeventàia republicana. À Mentan, tante familhe an servà a remembrança de Vicente Blasco Ibáñez e nou’ se cuente pu u testimouniage de vielhe « jouhe mentounasque » que san dintrà à « Fontana Rosa » avant a soua restauracian pèr i vive de moumente fantàstique. A fouarça dou spìritou dou scritoù semelha encara i proumenà-se…

Revirada Jean-Louis Caserio,

Félibre majoral

Proverbe :

L’amoù è belou mà la libertà mài béla (l’amour est beau, mais encore plus la liberté)

 

Contribution écrite à l'anniversaire des 150 ans de Blasco Ibañez par Patrick Estève, Président du Cercle (traduction Mentonnaise de Jean-Louis Caserio)
Contribution écrite à l'anniversaire des 150 ans de Blasco Ibañez par Patrick Estève, Président du Cercle (traduction Mentonnaise de Jean-Louis Caserio)
Tag(s) : #Patrick Estève, #Cercle Blasco Ibañez, #Blasco Ibañez, #Menton, #SAHM, #Jean-louis Caserio
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